quinta-feira, 4 de abril de 2013

PARIS 1900 EXPOSITION UNIVERSELLE

La gigantesque Exposition universelle de 1900 qui avait
pour thème «Le bilan d’un siècle», se déployait le long
de la Seine. Elle a laissé à Paris la gare d’Orsay, mais
aussi la nouvelle gare de Lyon (l’ancienne datait de 1847),
le pont Alexandre III (probablement le plus beau de la
capitale), les Petit et Grand Palais, ainsi que la 1ère ligne
du Réseau ferroviaire métropolitain (qui par paresse de
langage deviendra «Métro») inaugurée le 19 juillet et qui
traversait la métropole française d’ouest en est en 27 mn
dans sa partie centrale sur 13 km de rails électrifiés, de
la Porte Maillot à Vincennes, via les Champs-Elysées et
l’Hôtel-de-Ville (actuelle ligne n°1).
L’Art nouveau et l’Impressionnisme, les projections du
cinématographe des frères lyonnais Lumière ainsi que
toutes les nouvelles applications de la fée Electricité
furent mis à l’honneur dans une grande messe
internationale célébrée à la gloire du progrès technique
à l’aube de ce nouveau siècle qui s’annonçait prometteur !…
Mais aussi un millier d’athlètes (dont 22 femmes) vont
concourir pendant cinq mois pour les 2e Olympiades
(après celles d’Athènes en 1896) de Pierre de Coubertin
, hostile lui-même à la participation du sexe «faible»…
UNE GARE SOUS L’EAU EN 1910…
En janvier 1910, il y a exactement un siècle et trois ans
après des semaines de pluie, la Seine connaît une crue
spectaculaire : des quartiers entiers sont inondés à Paris
durant neuf jours, et le niveau du fleuve atteint 8,62 m
au pont d’Austerlitz.
La gare d’Orsay, envahie par plus de 5 mètres d’eau, est
rebaptisée la «gare d’Ys», du nom légendaire d’une
cité bretonne engloutie sous la mer… Des pêcheurs
en casquette ou chapeau melon, accoudés aux
balustrades du hall des machines, y attrapent même de
gros poids
LA VOCATION DU MUSEE D’ORSAY
Sur le quai Anatole France de la rive gauche de la Seine
(7ème arrt), entre pont Royal et passerelle Solférino,
il fait face aux Jardins des Tuileries et au Musée du
Louvre dont il est le prolongement chronologique par
la richesse de ses collections et dont il ne devait être, à
l’origine, qu’une simple annexe pour la période du
XIXe siècle.
Sous et autour d’une nef centrale de 140 mètres de long
et 35 mètres de haut couverte d’une immense verrière
qui diffuse une belle lumière zénithale et décorée de
1600 caissons à rosaces en staff, et sur trois niveaux,
ce lieu destiné à l’origine au passage, est devenu un
lieu propice à la conservation et à la contemplation.

L’intérêt du musée est loin de se limiter aux œuvres
impressionnistes qui ont établi sa réputation, mais à
confronter peinture, sculpture, architecture, arts
décoratifs et photographie, bref tout ce qui entre sous
le vocable de «arts plastiques», au cours de la
seconde moitié du XIXe siècle (1848-1914) et qui
concerne, à quelques rares exceptions près, presque
exclusivement le patrimoine artistique français.
Chronologiquement, Orsay fait donc le lien entre le
Louvre (art antérieur à 1848) et le Musée National
d’Art Moderne (XXe siècle), installé au Centre
Georges Pompidou en 1977.
SUIVEZ LE GUIDE…
Orsay est une collection d’art d’une richesse inouïe
composée de quelque 4.000 œuvres exposées en
permanence, mais c’est aussi un merveilleux écrin,
et quel écrin !…
Peu de musées au monde peuvent s’enorgueillir de
ce double privilège. En 2004, 2.500.000 visiteurs
sont venus le voir, dont 80 % d’étrangers attirés
par ce qu’ils appellent «le musée de l’impressionnism»
avec sa «Joconde d’Orsay», à savoir l’autoportrait de
Van Gogh. Une vérité populaire qui n’est que partielle,
car il y a là bien d’autres choses…
Sans plus tarder, je vous invite à me suivre dans les
80 galeries et salles pour une découverte (non
commentée) pour les uns, redécouverte pour les autres,
de quelques chefs-d’œuvre de notre patrimoine
artistique. C’est un échantillon vraiment très limité, et
nécessairement arbitraire et subjectif, de plus d’un
demi-siècle d’histoire d
POURQUOI DE 1848 A 1914 ?…
En 1848, alors qu’en Europe le mouvement romantique
(arts plastiques, mais aussi littérature et musique) est
à son apogée, c’est l’année charnière des révolutions
à travers le vieux continent et du début du réalisme
dans l’art. Pour les Français,1848 est l’année de la
«3e» Révolution qui voit l’abdication de leur dernier
roi, Louis-Philippe 1er, et la naissance de la très courte
Deuxième République (1848-1852).
En 1852, le Second Empire ouvre une longue période
de près de 20 ans, faite de prospérité économique, et
qui va faire entrer la France dans la modernité. Sous
Napoléon III, rien n’est trop beau pour les arts, et
l’empereur saura s’entourer et faire appel aux plus
grands artistes dans tous les domaines : architecture,
sculpture, peinture, musique…
Née de la défaite impériale de 1870 lors de la première
guerre franco-allemande, la III ème République
symbolise la démocratie définitivement installée en
france.
La science, l’industrie, le progrès technique et social
ainsi que l’expansion coloniale vont porter alors ce
pays au sommet de sa gloire et en faire un phare pour
la planète. La création artistique ne sera pas en reste
(architecture nouvelle du fer, impressionnisme en
peinture, Art nouveau de la Belle époque…) et fera
l’admiration du reste du monde. Cette création
foisonnante en rupture avec l’académisme du passé
annonce déjà un monde nouveau qui viendra
inéluctablement.
Cependant, chefs d’Etat et monarques européens
refusent de voir ce changement et accumulent les
tensions politiques et militaires. Le 28 juin 1914,
à Sarajevo vers les Balkans, une étincelle met le feu
aux poudres trop longtemps accumulées sur notre
continent, qui entraînera la chute des vieux aigles
impériaux (Allemagne, Autriche-Hongrie, Russie et
aussi Empire ottoman) dans le feu et le sang,
marquant ainsi la fin effective du XIXe siècle, celui du
monde ancien.
PEINTURE ET SCULPTURE VUE PAR RAFAEL
J’ai rencontré dans le musée d’Orsay un jeune touriste
japonais en méditation devant un portrait
impressionniste. En m’approchant de lui, j’ai manifesté
mon impatience et mon désir de pouvoir à mon tour
profiter du tableau afin de pouvoir le photographier,
mais en vain et j’ai dû passer mon chemin après de
trop longues minutes d’attente… C’est pour vous dire
que mes rapports avec la peinture sont bien différents,
plutôt ceux d’un amateur qui aime voir de belles choses,
mais sans jamais bien comprendre ce que les artistes
ont voulu dire (si tant est qu’ils ont voulu dire quelque
chose), et sans trop se poser de questions
métaphysiques, car je suis davantage sensuel
qu’intellectuel. Une minute devant un beau tableau me
paraît un temps raisonnable, voire maximal, ce qui fait
tout de même soixante chefs-d’œuvre à l’heure !
Désirant avoir toujours une vue d’ensemble d’un musée
sans perdre trop de temps, mes visites font parfois de
moi un véritable sentiment de satisfation de l’art.
Autrement dit, ma palette d’émotions devant la peinture
relève plutôt des «j’aime», «j’aime pas», «chouette !»,
«j’adore», «et déteste», «à la rigueur» et autres «bof !»…
Pourtant, ce n’est pas la richesse du vocabulaire qui
fait défaut chez moi, mais c’est ainsi, je n’arrive pas
à manifester d’autres nuances émotionnelles. Et
photographier un tableau, c’est l’acte le plus
impersonnel dans lequel il n’y a aucune création à
apporter, ni aucune subjectivité de la part de celui
qui est derrière l’objectif, pour la seule raison
qu’il n’y pas trente-six manières de le faire : être bien
en face, immobile ou avec un pied photographique,
avec une lumière la plus neutre et la plus naturelle
possible, sans reflets parasites. Autrement dit,
photographiquement parlant, il n’est pas possible de
s’approprier le tableau, sauf à le décrocher du mur,
le mettre sous le bras et partir avec… (rires !)
En sculpture, il en va différemment, car je suis en
présence d’un objet en trois dimensions. Il m’est
ainsi possible de tourner autour, à gauche, à droite,
en plongée, en contre-plongée, de face, de dos, et
de profiter d’équilibres changeants entre ombre et
lumière, ou de saisir un arrière plan original qui va
sublimer l’œuvre. Photographier une sculpture est
un véritable plaisir pour moi, car j’y mets toute ma
subjectivité, et la sensation de me l’approprier est
vraiment réelle. Je dois avouer aussi que les
sculpteurs m’ont toujours fasciné, bien plus que les
peintres. Je n’ai toujours pas compris à ce jour
comment, à partir d’un gros bloc de marbre brut, on
peut arriver à donner vie à un personnage, avec le
regard, les émotions du visage, le luisant de la peau,
le relief des muscles, jusqu’au détail des veines qui
affleurent. Les sculpteurs mériteraient autant de
médiatisation que les peintres. Il est vrai que, plus
encombrantes, leurs œuvres font l’objet de bien
moins de spéculation financière de la part des
collectionneurs. Encore que, ces jours-ci, il vient de
se vendre «L’Homme qui marche» du sculpteur
Giacometti à… 75 millions € !
Les œuvres d’art du passé sont comme des bouteilles
jetées à la mer. Pour celles qui nous parviennent
par-delà l’océan du temps, il nous appartient de les
ouvrir et d’en lire le message. Leurs auteurs ont
voulu nous communiquer leur passion, leur besoin
d’éternité, mais aussi leur doute et parfois même
leur désespoir…
Dans la plupart des musées, et à ma grande surprise,
les photographies n’étaient pas interdites au
département des peintures, ce qui pour le moins paraît
étonnant eu égard à la valeur inestimable des toiles
exposées.
Dernière minute : Mon ami Manuel Silva qui s’est rendu
il y a quelques temps au Musée d’Orsay m’a appris que
les photos y sont désormais interdites.






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